Après unee série de négociations tumultueuses, la réforme des retraites d’Emmanuel Macron est adoptée sous le feu des critiques et au moyen d’un débat court-circuité par l’usage du 49.3. Depuis, le président français fait face à un front syndical mobilisé et une opinion publique largement défavorable. Cette dernière accuse l’hypercaste de privilégier ses intérêts aux dépens des citoyens ordinaires.
D’un côté, on se trouve avec une large opposition et une très vaste majorité de français qui ne cessent de revendiquer ce qui leur semble juste. De l’autre, le gouvernement ne veut pas céder face aux révoltes et prétend être légitime dans l’usage du 49.3 pour faire reculer les acquis sociaux des français. Et comme le ton est monté d’un cran, avec de nouvelles maladresses d’Emmanuel Macron qui, décidemment, les accumule, on assiste désormais à une généralisation des grèves dans plusieurs domaines.
La réforme des retraites, un sujet qui a tout bouleversé
Après de nombreux débats et controverses, la réforme des retraites en France a été adoptée devant l’assemblée, malgré une motion de censure qui n’aura échoué que de huit voix. Cette décision prévoit d‘avancer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans d’ici 2030. Par la même occasion, celle-ci augmente la durée de cotisation à 43 ans dès 2027.
D’après le président, ce projet concerne toute la France, y compris les fonctionnaires et les agents des régimes spéciaux. Les informations et arguments délivrés par le gouvernement n’ont pas cessé d’être repris par les experts et l’ombre de la privatisation des retraites sous la pression de l’Europe n’a cessé de planer sur cette loi.
Le matin du 16 mars, le Sénat a clôturé le scrutin, créant un résultat positif. Toutefois, par peur d’un déficit de rapport de force à l’Assemblée, le gouvernement a fait valoir l’article 49.3 de la Constitution. Ainsi, l’exécutif a fait appel à une adoption sans vote, jugée scandaleuse par plus de 70% des français.
Pour le pouvoir central, l’objectif est d’appliquer les mesures prises au plus tard le 1er septembre 2023. Mais compte tenu de la résistance de l’opposition, la première ministre Elisabeth Borne a décidé de saisir le Conseil constitutionnel. Jusque là l’instance s’est montré peu amène sur l’ensemble des revendications anti-gouvernementales et l’on a même évoqué à de nombreuses reprises un équilibre des pouvoirs compromis. La chambre des sages, comme l’appelle quelquefois la presse gouvernementale a du plomb dans l’aile.
Manifestations contre le 49.3
Depuis, c’est dans un climat social agité que les grèves et les manifestations s’enchaînent pour contester l’application de l’article 49.3. Plusieurs secteurs sont touchés, à commencer par les épreuves du bac qui ont vu des menaces d’obstruction.
Toutefois, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de mobiliser des surveillants supplémentaires pour prévenir les risques. Mais l’opposition tente de répliquer en boycottant le transport. Ainsi, la SNCF prévoit de limiter le trafic urbain. D’ailleurs, des blocages se mettent déjà en place à l’entrée de Rennes. Les perturbations sont importantes sur le réseau francilien avec seulement 40% des trains sur la ligne D du RER.
La mobilisation s’étend chez les éboueurs. Les déchets ne sont plus ramassés dans les rues de Paris depuis des jours. Pour l’instant, le gouvernement Macron s’entête et continue d’argumenter, contre vents et marées, sur sa légitimité à faire passer la réforme. Face à la rue, l’usage de la force policière semble se durcir et on parle, désormais, dans certains couloirs de dictature tandis que les opinions internationales commencent à s’émouvoir du traitement réservé aux manifestants.
Une réforme jugée injuste et impopulaire
Depuis, et bien depui, la réforme des retraites continue de faire couler beaucoup d’encre en France. Alors que le gouvernement tente de la faire passer en force, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer une décision injuste. On reproche à la réforme de pénaliser davantage les plus pauvres. Les personnes les plus précaires, qui ont les métiers les plus difficiles devront travailler plus longtemps pour obtenir une pension décente. Pendant ce temps, les plus riches pourront s’affranchir de cette situation en utilisant leur patrimoine pour partir plus tôt.
Cette inégalité est d’autant plus frappante que les plus pauvres souffrent déjà de la menace du chômage. Leur espérance de vie en bonne santé étant inférieure à celle des cadres. De plus, l’âge de départ à la retraite actuel est déjà considéré comme trop élevé par une majorité d’ouvriers et d’employés.
Cette réforme risque d’aggraver la situation des seniors sans emploi, qui sont déjà en grande difficulté. En repoussant l’âge de départ à la retraite, le gouvernement ne fait que rendre leur situation encore plus précaire. La situation est perçu de manière d’autant plus injuste que de nombreux experts ont confirmé qu’il n’y avait absolument aucune urgence et que le possible déficit invoqué à l’horizon 2023, n’avait rien de certain. Encore une fois, l’Europe est à la manœuvre et la décision des français est confisquée, au même titre que sa souveraineté.
Face à cette situation, de plus en plus de français réclament un modèle de retraite conforme à celui qu’ils se sont battus pour mettre en place, plus juste et plus solidaire.